Institut de Prospective économique du monde méditerranéen / Tunisie
Communiqué de Jean-Louis Guigou, Délégué général d'IPEMED : "J'ai fondé l'Institut de Prospective économique du monde méditerranéen en 2006, avec la conviction, acquise dès 2003, que l'intégration de la région Euro-Méditerranéenne était nécessaire pour que les peuples qui la composent puisse compter dans un monde globalisé.
L'intégration régionale passe, comme ce fut le cas dans les premiers temps de l'Union Européenne, par une coopération économique accrue, dont les entreprises et les entrepreneurs sont les fers de lance, et la création de solidarités économiques.
Dans cette perspective, Ipemed s'est rapproché d'entreprises du nord, du sud et de l'est de la Méditerranée qui partagent un même engagement en faveur de la construction d'une Euro-Méditerranée intégrée et qui étaient en mesure de faire entendre leur voix et de relayer localement les positions d'Ipemed. Est-il nécessaire de rappeler que, pour des entreprises de pays qui ne sont pas encore démocratiques, la décision d'adhérer à Ipemed est dictée à la fois par leur volonté propre mais est soumise aussi au feu vert du pouvoir politique ?
Ces entreprises assurent le financement d'Ipemed, association dont le but est reconnu d'intérêt général. Elles soutiennent Ipemed au titre du mécénat, permettant ainsi à notre institut, en toute indépendance des pouvoirs publics, de poursuivre ses activités de think tank, à savoir principalement la production de notes et d'études confiées à des chercheurs et universitaires. Grâce à ces soutiens, nous avons notamment été à l'initiative de propositions concrètes de réforme de la politique agricole commune visant à y intégrer l'espace euro-méditerranéen, de mesures visant à promouvoir les investissements dans la région - et en particulier la mise en place d'une banque de développement régional -, ou encore de mesures visant à faciliter la circulation des personnes au sein de la région.
En Tunisie, le tourisme représente un secteur capital de l'activité économique et des échanges et le groupe TTS, que préside M. Aziz Miled, y joue un rôle premier. J'ai rencontré Aziz Miled en 2009 et il a convaincu le patronat Tunisien et deux autres entreprises (Maghreb Invest, Financière Tunisienne) de rejoindre Ipemed. Les entreprises Tunisiennes représentent aujourd'hui quatre membres sur trente et 3,5 % des contributions de l'Institut. Les bouleversements intervenus en Tunisie et ailleurs dans le monde Méditerranéen ont conduit à ce que la question de la composition de ses organes de gouvernance, notamment eu égard aux membres Tunisiens, soit examinée dans le cadre d'une prochaine réunion du Conseil d'administration.
Je veux maintenant réagir à un point qui me touche personnellement.
Mon épouse, Elisabeth Guigou, co-préside, avec Abderrahmane Hadj-Nacer, le comité de parrainage politique d'Ipemed depuis la création de notre Institut. Le comité de parrainage politique est, comme l'est parallèlement le conseil de surveillance qui réunit les entreprises contributrices, une instance consultative. Le comité de parrainage a pour vocation d'éclairer les travaux de l'Ipemed et de promouvoir ses idées auprès des autorités politiques de l'ensemble de la région. Ses membres y participent à titre personnel et bénévole.
Depuis 2005, les personnes qui en sont membre ont pris des positions claires pour dénoncer l'économie de rente et affirmer le caractère universel des aspirations démocratiques (voir à cet égard « l'appel pour une communauté du monde Méditerranéen » en 2005, le texte du comité de parrainage politique sur les valeurs communes de l'Euro-Méditerranée publié en novembre 2010 ou encore celui de début février 2011 sur la nécessité d'un soutien actif de l'Europe à la transition démocratique en Méditerranée).
Le nom de mon épouse a été associé dans les médias à celui d'Aziz Miled de manière imprécise et lapidaire. Je tiens à souligner que si mon épouse a bien rencontré Aziz Miled, c'est par mon intermédiaire et à chaque fois parce qu'elle se trouvait à mes côtés. Et je trouve assez détestable l'amalgame qui semble vouloir être fait, comme on allume un contre-feu, entre Elisabeth Guigou et Madame la ministre Michèle Alliot-Marie. Comme cela a déjà été dit et écrit à plusieurs reprises, leurs situations sont évidemment incomparables et je trouve dommage qu'un contexte politique intérieur vénéneux vienne ainsi polluer la cause Euro-Méditerranéenne, à un moment historique où celle-ci devrait être au coeur de la politique étrangère de la France."
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