Remise du Prix Sakharov 2011 à Strasbourg / Tunisie
Strasbourg (Bas-Rhin).
Le Prix Sakharov du Parlement européen, qui récompense chaque année une personnalité internationale pour son combat en faveur de la liberté de l'esprit, a été remis mercredi 14 décembre 2011 à Strasbourg à cinq lauréats, militants du Printemps arabe.
La veille, un débat autour des révolutions arabes, organisé par le Parlement européen et la Ville de Strasbourg, a réuni dans une salle comble du centre-ville l'un des lauréats, Ahmed EL SENOUSSI, membre du Conseil National de Transition libyen, ainsi que Barbara LOCHBIHLER, présidente de la sous-commission des droits de l'Homme du Parlement européen et Khadija MOHSEN-FINAN, politologue, spécialiste du monde méditerranéen.
« Le 17 décembre 2010, dans le village de Sidi Bouzid, en Tunisie, un jeune homme s'immole par le feu », a rappelé en guise d'introduction Nawel RAFIK-ELMRINI, adjointe au Maire de Strasbourg en charge des relations européennes et internationales, « Mohammed Bouazizi ne saura jamais que la flamme qui l'a consumé allait brûler dans le coeur d'autres hommes et femmes, quelques centaines d'abord, puis des milliers. Pour finir, un peuple tout entier ! ».
« Contre toute attente, c'est cette mort solitaire qui allait redonner vie à des milliers d'êtres. Et le feu libérateur porté par le cyberespace, par la parole retrouvée, aura accompli le miracle de passer les frontières, gagnant d'autres peuples opprimés, faisant tomber les tyrans les uns après les autres », a poursuivi Mme RAFIK-ELMRINI, en référence aux soulèvements qui ont poussé, après la Tunisie, les peuples d'Egypte, de Syrie, du Yémen, de Libye ou encore du Bahreïn contre les dictateurs en place.
La soirée de mardi, programmée avec le concours de la chaîne tv franco-allemande ARTE et le Club de la Presse de Strasbourg, aura permis de donner un éclat particulier au Prix Sakharov, décerné depuis 1988 par le Parlement européen, en l'honneur du célèbre physicien et dissident soviétique, et d'offrir une pleine reconnaissance aux aspirations démocratiques des peuples arabes, incarnés ici par les cinq lauréats : Asmaa MAHFOUZ (Egypte), Ahmed EL SENOUSSI (Libye), Razan ZEITOUNEH et Ali FERZAT (Syrie) et, à titre posthume, Mohamed BOUAZIZI (Tunisie).
Strasbourg (67)